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Prenons la Une se constitue en association

Depuis 2014, les journalistes réunies au sein du collectif se mobilisent pour une meilleure représentation des femmes dans les médias. Dans un contexte de débat et de mobilisation féministe important, aussi bien dans les rédactions que dans la société, le collectif décide de se mettre en ordre de marche et de constituer en association.

Le 23 janvier 2018, le collectif Prenons la Une convoque une assemblée générale afin de se constituer en association. D’une organisation informelle de journalistes, Prenons la Une deviendra dès lors une personne morale, ce qui lui permettra notamment d’accompagner dans leurs démarches juridiques les femmes journalistes victimes d’agressions sexuelles ou de harcèlement dans les rédactions.

L’année 2017 a marqué un tournant historique dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, avec la révélation des affaires Weinstein, par un article du New York Times, qui a déclenché dans le monde une libération de la parole des femmes sur le harcèlement et les agressions. En France, la prise de parole est plus timide qu’ailleurs. Pourtant des femmes journalistes ont eu le courage de dénoncer leurs agresseurs, notamment au sein des rédaction de La Chaîne Parlementaire et de Radio France.

Interpellée à plusieurs reprises par des consœurs, Prenons la Une a décidé de se constituer en association pour pouvoir accompagner et conseiller ces femmes dans des démarches juridiques souvent usantes et décourageantes, et pour pallier l’absence criante de structures dédiées. Prenons la Une souhaite ainsi contribuer à mettre fin à un silence qui pèse sur de trop nombreuses femmes, souvent des jeunes journalistes au début de leur carrière, contraintes de taire les violences sexistes qu’elles subissent au sein des rédactions.

Si le silence reste la règle, c’est en partie parce que la précarité dans le milieu des médias touche avant tout les femmes. Prenons la Une rappelle que seuls 35% des rédacteurs et rédactrices en chef des journaux sont des femmes, et que 68% des pigistes sont des femmes. Tant que le plafond de verre empêchera l’évolution des femmes journalistes vers les postes de pouvoir dans les médias, tant que les inégalités salariales continueront de les frapper, les situations de harcèlement et de violence sexuelle continueront d’être fréquentes. Prenons la Une applaudit l’initiative de ses consœurs du Parisien et de L’Obs, qui se mobilisent par le biais d’une candidature commune pour dénoncer la prépondérance des hommes aux postes de direction dans leurs titres.

Rigueur et déontologie sont essentiels, alors que le débat français se crispe autour des questions de viol et de harcèlement. Prenons la Une rappelle la nécessité du fact-checking, même dans les tribunes exprimant une opinion individuelle, l’importance de l’expression des points de vue pluriels au sein des mouvements féministes en France, et dénonce le recours, notamment en télévision et radio, à des invité·e·s plus à même d’attiser les incompréhensions que de faire avancer la discussion.

L’association sera constituée d’une large base de journalistes adhérentes et sympathisantes, pour la plupart signataires de l’appel lancé par Prenons la Une en 2014, d’un conseil d’administration composé d’une quinzaine de journalistes qui se saisiront des questions précises (LGBT, juridiques, intersectionnelles, cyber-harcèlement…). La présidence de l’association sera assurée par Léa Lejeune et Claire Alet, comme présidente d’honneur, toutes deux journalistes économiques et cofondatrices du collectif original.

Prenons la Une continuera toutes ses autres activités : lutter pour une meilleure représentation des femmes dans les médias, augmenter le pourcentage d’expertes qui stagne autour de 18%, prôner un meilleur traitement médiatique des violences faites aux femmes, etc.

Pour nous joindre :

Lauren Bastide : lauren@nouvellesecoutes.fr
Aude Lorriaux : audelorriauxpro@gmail.com

Ou prenonslaune@gmail.com

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