Le Global Media Monitoring Project a rendu les résultats de son étude 2021. Ce travail est mené tous les cinq ans, dans 116 pays pour la dernière édition. Parmi les résultats principaux : au rythme actuel, il faudrait 67 ans pour atteindre l’égalité femmes-hommes dans les médias dans le monde. > En France, les femmes ne sont l’objet ou la source de l’actualité que dans 29,5% des cas. Elles comptent pour 39% des journalistes sur la journée lors de laquelle le GMMP a étudié le paysage médiatique français (passage en revue de 10 chaines tv, 10 radios, 6 quotidiens nationaux). La télé semble offrir le plus de place aux femmes journalistes, la radio, le moins. Autre fait notable, la pandémie s’est traduite par une accélération de la variété journalistiques (47% de femmes journalistes). > Cela n’a en revanche eu aucun impact sur les sources des sujets traités, toujours à 70% masculines. Par ailleurs, rappelons que la pandémie a aggravé la faiblesse du recours aux expertises féminines, puisque le nombre d’expertes était tombé à 9% en mars 2020, contre une moyenne de une sur quatre en temps normal. Le rapport national du GMMP a établi cinq recommandations : 1/ Promouvoir des rédactions responsables 2/ Promouvoir le genre dans la formation professionnelle initiale et continue 3/ Poursuivre, discuter et publiciser le travail de monitorage régulier des médias 4/ Inciter les pouvoir publics à s’engager 5/ Promouvoir l’égalité de genre dans l’éducation initiale, l’éducation aux médias, la vigilance citoyenne
L’UNESCO publie son rapport complet sur les menaces sur la sécurité des journalistes.
2020
En décembre, l’UNESCO et la World Press Freedom Conference publient une étude de portée mondiale sur les violences en ligne contre les femmes journalistes. On y apprend que 73% des interrogées ont déjà vécue au moins une forme de cyberharcèlement ; que 25% des interrogées avaient reçu des menaces de violences physiques et 18% des menaces de violences sexuelles ; que 20% de celles ayant reçu des menaces en ligne en ont aussi subi, directement liées, hors ligne ; et qu’une femme journaliste interrogée sur deux devait gérer des messages privés non sollicités. Lire aussi JournalistsToo – Women Journalists Speak Out
Fin septembre, le CSA publie son Baromètre annuel de la diversité de la société française telle que représentée dans les médias audiovisuels. Il montre notamment qu’en 2019, les personnes perçues comme non-blanches représentaient 15 % de celles vues à la télévision (contre 17 % en 2018, et 13 % en 2009), un chiffre qui « sous-estime la réalité, selonLe Monde, même si la loi française interdisant les statistiques ethniques ne permet pas d’effectuer de comparaison ». Les femmes ne représentent que 39% des personnes visibles à l’écran courant 2019, contre 52% de la population, et les personnes handicapées 0,7%, alors que le handicap concerne 20% de la population selon l’Insee.
La députée LREM Céline Calvez se voit confier une mission sur la place des femmes dans les médias en temps de crise. Prenons la Une fait partie des organisations auditionnées. Publié en septembre 2020, le rapport souligne un recul de la place des femmes dans quasiment tous les médias. Le phénomène est particulièrement marqué en ce qui concerne la parole d’expertes : celle-ci tombe par exemple à 9% de l’expertise exprimée en mars puis 20% en avril dans les journaux télévisés de France 2 et France 3, « au lieu des 40% en moyenne ».
La Revue des médias de l’INA publie les résultats d’une étude menée sur les journaux de TF1, France 2, France 3, BFM Tv et CNews et constate, elle aussi, une parole d’autorité largement représentée comme masculine, quand bien même le secteur de la santé, très sollicité en cette période de crise sanitaire, est très féminisé.
Le 8 mars, Ouest Francerend public son travail pour une meilleure représentation des femmes dans ses pages. Quelques mois plus tard, ses rédactions reçoivent des préconisations pour améliorer la situation.
2019
La Revue des médias de l’INA publie une enquête sur la place des femmes dans les médias français. Elle utilise notamment des algorithmes d’intelligence artificielle pour analyser 700 000 heures de programme diffusés depuis 2001, ce qui donne une vision précise des disparités en fonction de l’heure, du type de média, etc.
2018
En décembre, Amnesty International publie les résultats d’une enquête sur le cyberharcèlement vécu par les femmes journalistes et politiques sur Twitter l’année précédente. Parmi les résultats : un message haineux a été envoyé à une femme politique ou une journaliste toutes les trente secondes dans l’espace numérique britannique et américain en 2017, quels que soient leurs bords politiques. Les femmes noires avaient 84% de chances supplémentaires d’être visées par des insultes que les femmes blanches.
RSF publie un rapport sur les « enquêtes interdites » sur les droits des femmes. Celui-ci dresse une typologie glaçante : entre 2012 et 2017, 11 journalistes ont été assassinés, 12 emprisonnés, et au moins 25 agressés pour avoir osé parler de la condition des femmes dans leur pays. Au moins 40 autres ont subi – ou subissent encore – des menaces particulièrement graves sur les réseaux sociaux.
Le Financial Timeslance son bot « She Said He Said » qui informe automatiquement sa rédaction de la diversité des sources utilisées pour un article.
En janvier, Le Temps met en place son baromètre mensuel de la parité dans ses pages.
2017
Le New York Times nomme sa première gender editor, Jessica Bennett.
Un hors-série du magazine spécialisé Fisheye donne les chiffres suivants en matière d’iconographie : 87% des iconographes sont des femmes en France, mais une photo publiée sur quatre est le résultat du travail d’une femme ; 12% des photos de presse quotidienne sont signées par des femmes ; un tiers des prix leurs sont accordés ; moins de 15% des photoreporters avec carte de presse sont des femmes – et elles gagnent en moyenne 29% de moins que leurs collègues masculins.
2016
Prenons la Une publie une série de vidéos visant à mettre en lumière le manque de représentations des femmes dans les médias. Ce travail est notamment repris dans L’Obs.
2015
Les femmes sont toujours minoritaires dans les médias, selon une étude menée par Le Monde. Un déséquilibre constaté aussi bien dans les Unes que dans le nombre de citations, ou encore celui de signatures (exemples choisis ci-dessous).
2014
À la veille de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, le collectif Osez le féminisme! lance « Les féminicides, c’est pas romantique« , un Tumblr qui recense les articles dérangeants qui parlent encore de “crimes passionnels” ou de “drames familiaux”. De quoi questionner les pratiques journalistiques…
Entre 2000 et 2013, le nombre de femmes rédactrices en chef a augmenté de 8%, selon une étude de l’observatoire des métiers de la presse. Mais l’écart de salaires avec les hommes, lui, a augmenté de 9%. Bref, sois cheffe et mal payée !
36%, c’est le pourcentage de femmes journalistes employées à plein temps dans des rédactions dans le monde, soit “un chiffre largement inchangé depuis 1999”, d’après le rapport du Women’s Media Center.
Le blog No Handed recense les invités de 8h20 sur France Inter pendant un an. Bilan : 16% de femmes.
D’après l’enquête de la Scam “De quoi vivent les journalistes ?” de novembre 2013, le déséquilibre hommes-femmes est marquant. Alors que leur poids dans l’enquête est équivalent, les femmes représentent 62% des plus bas revenus (soit moins de 20 000 euros par an) et seulement 16% des plus hauts (supérieurs à 100 000 euros par an).