Catégories
Communiqués

« Quoi de neuf Docs ? » Pas de femmes apparemment !

La Guilde des auteurs et réalisateurs de documentaires (GARRD) a pris connaissance de l’article « Quoi de neuf Docs? » Ces auteurs de documentaires brillent au cinéma », paru dans Paris Match ce 4 avril 2024, et donnant la parole à 4 réalisateurs hommes.

Cet entretien a de quoi surprendre en 2024. La GARRD, à laquelle se joignent le Collectif 50/50, l’association Prenons la Une et Karine Dusfour, réalisatrice et administratrice et référente Égalité Femme-Homme de la SCAM, s’étonne en effet de l’absence criante de réalisatrices dans cette interview menée par le journaliste Fabrice Leclerc.

Pourquoi, comme le souligne pourtant dans l’article le réalisateur Sébastien Lifshitz « ne pas avoir aussi donné la parole à des invisibles que l’Histoire ne retient pas » : comme les femmes réalisatrices de documentaires ? Sur Instagram le journaliste Fabrice Leclerc interpellé par des réalisatrices choquées, se justifie par les hasards du calendrier : d’après lui les derniers documentaires sortis au cinéma ne seraient signés que par des hommes. Il leurs reproche de « hurler sans savoir« .

« Les femmes réalisent près d’un tiers des documentaires et des fictions »

GAARD, Prenons la Une, Collectif 50/50

C’est oublier les documentaires de Christine Angot, « Une famille », ou « L’homme aux milles visages » de Sonia Kronlund. Ou encore « Les Filles d’Olfa” de Kaouther Ben Hania, sacré César 2024 du meilleur film documentaire, il y a quelques semaines. Au même moment la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop recevait à Berlin l’Ours d »or pour son documentaire « Dahomey”.

L’un des réalisateurs interviewés, Edouard Bergeon a quant à lui été accusé dans une récente enquête publiée dans Télérama, d’avoir invisibilisé plusieurs collaboratrices ayant co-réalisé avec lui ses derniers documentaires (« Le réalisateur Édouard Bergeon, un défenseur du monde agricole aux méthodes contestées« , Télérama, 20 mars 2024)

Le traitement sexiste de l’interview de Paris Match a certes alerté Claus Drexel, l’un des réalisateurs qui témoigne dans l’article : « Notre échantillon n’est pas représentatif, nous sommes 4 hommes alors que les femmes documentaristes sont de plus en plus nombreuses« .

La GARRD s’interroge : pourquoi en effet ne pas avoir interviewé plusieurs de ces femmes ? Ce sont elles qui réalisent près d’un tiers des documentaires et des fictions.
A l’heure où la société change au rythme des #Metoo de courageuses actrices et réalisatrices, comment est-il encore possible de passer sous silence les femmes, qui
portent haut les couleurs du documentaire au cinéma ?

On aurait pu espérer que la couverture du Film Français en septembre 2022, déjà considérée d’un autre temps lors de sa sortie, avait fait suffisamment de bruit pour qu’on
ne retombe jamais dans ce travers. Rappelons qu’elle avait provoqué une remise en question et des excuses de la part de l’équipe.
Comment est-il possible qu’on en soit encore là en 2024 ?
La GARRD s’est engagée à faire respecter la parité, et continuera à œuvrer pour la défense des femmes dans la réalisation de documentaires.

Guilde des auteurs et réalisateurs de reportages et de documentaires (GARRD) – contact@garrd.fr
Le Collectif 50/50 – collectif5050x2020@gmail.com
Administratrice – Référente Égalité Femme-Homme de la SCAM – karinedusfour@gmail.com
Association Prenons la Une – prenonslaune@gmail.com