Catégories
Actualités Anti-racisme Nos événements

[Table-ronde] Le racisme dans les médias

Pour accompagner la signature de notre charte anti-raciste par six médias, nous avons organisé une table ronde sur le racisme dans les médias, le mardi 13 septembre, à la Cité Audacieuse de Paris.

Haby Niakaté, rédactrice en chef à Brut, Anna N’diaye, journaliste chroniqueuse chez Arte, Aabla Jounaïdi, journaliste à RFI, Linh-Lan Dao, journaliste à France Télévisions et Latifa Oulkhouir, ex-directrice du Bondy Blog ont partagé leur vécus, leur expertise et les bonnes pratiques déjà mises en place – ou à mettre en place – pour lutter contre les discriminations et le racisme dans le traitement de l’actualité comme au sein des rédactions.

Arwa Barkallah et Emilie Laystary, journalistes et membres de Prenons la Une ont animé la discussion.

En 2022, en France, le manque de diversité du paysage médiatique est alarmant. La prise de conscience doit avoir lieux dès l’école.

« Cette charte est nécessaire pour toutes les personnes, qu’elles soient blanches ou racisées. Je pense qu’il y a une carence en école de journalisme. Pendant mes études, à aucun moment on nous a parlé du risque d’être raciste en traitant une info » estime Linh-Lan Dao, journaliste à France Télévisions.

Faut-il des quotas en école et dans les médias ?

« Je suis pour, parce que j’en suis le pur produit. A un moment, vous montez, vous êtes là et c’est vous qui recrutez un jour. Si a un moment on ne force pas, ma conviction c’est que ça ne bouge pas » déclare Haby Niakaté, rédactrice en chef Afrique chez Brut.

« Je n’ai jamais rencontré de rédac-chef racisé.e dans ma carrière. J’ai hâte de pouvoir travailler avec des rédacteur.ice en chef venant d’horizon divers pour que ça évolue. Je suis trop souvent la seule » raconte Anna N’diaye, journaliste chroniqueuse chez Arte (28 minutes).

Non blanc n’est pas une spécialité

« Au quotidien, tu subis encore ces moments où on remet en question ta légitimé professionnelle. Parfois quand on te confie un poste ou une mission, des journalistes blanc te disent: « c’est évident que ça soit toi », parce que tu es une femme non blanche » dénonce Emilie Laystary, journaliste indépendante et membre de Prenons la Une.

« On peut être journalistes noirs ou arabes et ne pas [vouloir] parler de quartiers populaires. Certains le font très bien, mais on a le droit aussi de parler de sujets légers ou d’actualité internationale, par exemple » rappelle Latifa Oulkhouir, ex-directrice du Bondy Blog.