Communiqué de presse
Paris, 1er octobre 2021
Cher·es ministres, vous creusez les inégalités femmes-hommes et vous précarisez les femmes pigistes !
Prenons la Une soutient les femmes journalistes qui vont être impactées par la réforme de l’assurance chômage
Aujourd’hui entre en vigueur une réforme de l’assurance chômage qui va lourdement précariser les femmes journalistes inscrites à Pôle emploi. Après une première partie mise en place en novembre 2019, ce second volet modifie le mode de calcul de l’allocation chômage.
Qu’est-ce qui va changer ? Le calcul du salaire journalier de référence (SJR), qui détermine le montant de l’allocation, prendra en compte à la fois les jours travaillés et les jours non travaillés durant les deux ans précédant la fin d’un contrat de travail. Le montant du SJR restera identique pour les salarié·es qui ont travaillé de façon continue dans la période de référence. En revanche, il sera réduit quand la période de référence inclut des périodes non travaillées.
Cette nouvelle méthode de calcul pénalise donc les salarié·es qui alternent périodes travaillées et non-travaillées. Parmi eux, les journalistes qui enchaînent les contrats courts ou sont rémunéré·es à la pige seront particulièrement impacté·es. Or, les femmes représentent 53% de ces journalistes les plus précaires.
Lors des Etats généraux des femmes journalistes d’avril 2019, nous avions rédigé des Cahiers de doléances pour avancer des propositions d’amélioration concrètes de leurs conditions de travail. Nous les avons envoyées aux ministères et aux directions de 100 rédactions en novembre 2019… Elles sont restées sans réponse.
Mais ce n’est pas tout. Nos autres revendications sont toujours d’actualité :
• Nous voulons que le recours abusif à la pratique de l’auto-entrepreneuriat et au paiement en droits d’auteur soit sanctionné et remplacé par un paiement à la pige en tant que salarié. Nous voulons que la rémunération des pigistes ait lieu le mois du travail effectué et non lors de son hypothétique publication.
• Nous voulons que soient nommé·e·s des référent·e·s discriminations sexistes et sexuelles dans chaque rédaction, auxquels les pigistes pourraient se confier en cas de problème. Dans les petites rédactions embauchant moins de dix personnes, il faudrait mettre en place un·e référent·e indépendant·e (un·e représentant·e syndical·e par exemple) pour éviter de mettre les victimes en difficulté. Nous l’avions mesuré et vérifié : les femmes pigistes sont plus exposées aux situations de harcèlement que les personnes en poste.
• Enfin, nous souhaitons que le personnel des caisses d’Assurance maladie, de Pôle emploi et de la Caisse d’allocations familiales (CAF) soit formé à ce mode de paiement (oui, les pigistes sont des salariées et non, une pige n’est pas un CDD).
L’association Prenons la Une